Je dois bien avouer qu’en tant que nullipare, j’avais une vision un peu militaire de l’éducation : le parent/l’adulte était le chef et l’enfant devait obéir, point.

Depuis l’arrivée de MisterBB, je ne pense plus du tout comme ça et  j’avoue que toute sorte de violence (que ça soit psychique, physique ou verbale) me heurte profondément. Je ne pense pas pour autant être laxiste, je me qualifierais plutôt d’à l’écoute ou de compréhensive (dans l’ensemble : je ne suis point parfaite à toute heure du jour et de la nuit>un mythe s’effondre…ou pas.).

Pour moi, l’enfant est une personne est doit-être respecté en tant que tel, c’est-à-dire qu’il est finalement tout aussi simple de demander quelque chose gentiment à son enfant plutôt que de lui parler comme à Médor (« viens ici » « fais (pas)ça » « ferme là »).

Respecter ses émotions et ses besoins un minimum (et même un maximum, pourquoi pas ?) est primordial dans ma vision de l’éducation.Pour le reste, il y a EuroCard.. les parents/ les adultes dont le rôle et de poser les limites et expliquer ce qui est poli/ impoli,bien/mal, safe/dangereux…Tout cela s’acquiert et prend du temps. Et quand bien même, nous aussi des fois on est fait des bêtises et on s’auto-pardonne,non ?

Quand j’entends des« c’est qui le chef ?! » et des « c’est moi qui commande ! », mon oreille souffre, mon cœur aussi. Je ne me considère pas comme la chef de mon fils, je suis sa mère et c’est déjà bien.

Bien sûr, il y a parfois des situations 'borderline' où on finit sur le banal :« C’est comme ça et puis c’est tout ! » mais crier/punir/effrayer/menacer pour être sûr d’être écouté A CHAQUE FOIS, je n’arrive pas à m’y faire et je n’arrive pas à me dire que cela va être bénéfique à l’enfant…

Qui se sent bien en s’étant fait passé un savon par son chef ?? Et imaginez que cela arriverait tous les jours, voire plusieurs fois par jour...

Je ne dis pas que je ne punis ou que je ne crie jamais mais disons que je m’attache aux nuances :

Par exemple, s’il dépasse les bornes, je ne vais pas le mettre au coin face au mur, je vais l’isoler dans la pièce (dans son parc pour son cas car sinon il se barre et ne se calme pas) et quand il dépasse vraiment les bornes des limites, je le pose dans son lit (encore à barreaux) mais avec la lumière et la porte ouverte et je lui dis de m’appeler dès qu’il se sentira prêt (ce qu’il fait). Parfois, il a besoin d’un temps mort pour se calmer et arrêter la spirale, parfois, il a besoin de pleurer/hurler et après, ça va mieux sans que je n’ai rien fait (à part l’isoler et le laisser tranquille). Si j’avais été «le chef » je l’aurais engueulé/puni et ça n’aurait fait qu’attiser le feu…

Bref, je sais que chaque parent fait de son mieux et avec ce qu’il a comme bagage éducatif et émotionnel mais j’aimerais juste (mode bisounours ON) que la violence ‘banale’ soit évitée le plus possible (jamais serait utopique), que les parents qui menacent/punissent souvent se demandent si eux et leurs enfants ne seraient pas un peu plus ‘zen’ en mettant un peu plus de compréhension et de bienveillance dedans ?

Parce que je me dis : comment faire baisser la violence au quotidien (que je trouve de plus en plus présente entre meurtres, viols, braquages, et j’en passe, n’importe où n’importe quand, même à Picoully-les-Oies) si le seul moyen d’être écouté/respecté c’est ça et c’est l’exemple qu’on nous a donné ?

Est-ce une utopie de se dire qu’on peut éduquer sans violence ?

Que les enfants peuvent comprendre les choses (même jeunes) sans être punis ou menacés ?

Qu’en pensez-vous ?

Avant, pour moi, les choses étaient simples: mon bébé irait en crèche et ensuite à l'école publique.

Résultat: Il a été chez une assistante maternelle et on l'a inscrit dans le privé!

Les raisons qui font qu'on l'a inscrit dans le privé sont variées, il y en a 3 principales:

- Je suis contre les nouveaux rythmes scolaires (surtout en maternelle)

- Il y a un excellent programme culturel et éducatif (qui bizarrement tiens dans les heures de cours normales...c'est fou.)

- Cela nous revient moins cher que de le mettre dans le public et d'avoir une nounou à l'année!

Le seul truc qui me chagrinait un peu, c'est que MisterPapa est athée et moi agnostique. Se conformer à la religion, des cultes tout ça, très peu pour nous...Mais il n'existe pas d'écoles privées laïques (à ma connaissance). Pourquoi? (j'aimerais bien le savoir)

Bref, j'ai rencontré la directrice et au final, le côté religieux amènent surtout la transmission de valeurs attachées et fondamentales: générosité, écoute, bienveillance, respect.

Alors, j'ai été convaincue.

En maternelle, le côté religieux n'est pas très présent.

A partir du CP, il faudra que je décide si Oui ou Non, il suivra les enseignements religieux...

J'avoue que je ne sais pas.

Là pour moi, c'est une vraie question, bien au-delà de faire croire au Père Noël!

J'aimerais qu'il garde sa liberté d'esprit, les dogmes et implications de la croyance catholique ne correspondent pas à l'épanouissement de la personne pour moi (il faudrait qu'on soit bouddhistes). Il y a trop de "tu dois te sentir coupable" "dieu te regarde" "tu iras en enfer si..." etc.(sans compter le nombre de tortures, de morts et de combats dans les récits...).

Mes parents ne m'ont pas forcée à aller au catéchisme et je les remercie. Et franchement, la plupart de mes copains y allait pour faire leur communion et avoir des cadeaux...

Pour autant, je connais l'histoire de la bible et pas mal de choses. Ne pas croire, ne signifie pas ne pas connaître!

Bref, je me pose peut-être trop de questions, mais c'est vrai que l'école privée impose cette réflexion sur la religion que je n'aurais pas eu s'il avait été dans le public.

Et chez vous? Ecole publique ou privée? Liberté de croyances ou transmission de valeurs religieuses?

Celle que j’étais (sans enfant et fière de l’être)

Ø  Celle que j’étais pensait qu’un bébé, c’était pas très intéressant et ça ne faisait rien que pleurer,manger, vomir et chier tout ça en t’empêchant de dormir au maximum.

Ø  Celle que j’étais trouvait que dormir avec son bébé, ça ne se faisait pas.

Ø  Celle que j’étais trouvait que donner une tétine c’était le mal.

Ø  Celle que j’étais trouvait que  les parents n’étaient pas très efficaces sur leurs enfants qui faisaient un bruit d’enfer en public ou dans les salles d’attente.

Ø  Celle que j’étais trouvait que les parents parlaient beaucoup trop de leur enfant.

Ø  Celle que j’étais ne comprenait pas que les enfants n’écoutent pas toujours quand on leur dit « stop ».

Ø  Celle que j’étais trouvait qu’une petite fessée de rien du tout, c’était pas grave et que ça semblait mieux marcher que de longs discours.

Ø  Celle que j’étais ne comprenait pas que les mères deviennent gaga devant leur progéniture qui marche pour la première fois ou qui leur ramène un gribouillis en te disant « c’est toi là, maman, je t’aime ».

Ø  Celle que j’étais pensais que les parents en rajoutaient et que « moi, si j’étais eux, ben ça se passerait pas comme ça ».

Ø  Celle que j’étais pensait que la fatigue de parents était juste « des petits coups de mou comme tout le monde ».

Ø  Celle que j’étais ne se rendait pas compte de tout ce que ça implique d’être parent.

Ø  Celle que j’étais ne savait pas qu’éduquer un enfant c’est lui apprendre la vie et non pas le dresser pour qu’il écoute et agisse en adulte avant l’heure.

Ø  Celle que j’étais ne savait pas qu’elle allait changer dans toute sa manière d’être, juste en mettant au monde un nouvel être.

Ø  Celle que j’étais n’était pas très compréhensive en fait, et pas très bienveillante non plus (alors qu’elle croyait l’être).

Ø  Celle que j’étais pensait être une fille plutôt cool.

 Mais finalement, celle que j’étais et bien, elle était quand même

moins cool que celle que je suis maintenant, et j’espère que celle

que je serai le sera encore plus.

En ce moment ça n’est pas évident avec MisterBB et en même temps ça va bien dans l’ensemble.

C’est un peu bizarre cette impression que j’ai.

Parfois, j’ai vraiment l’impression de ne pas être au top de la mamantitude quand:

  * Je ne trouve pas 1001 activités pour ne pas qu’il s’ennuie

-         * Je n’arrive pas à l’intéresser à la lecture

-         * Je me rends compte que j’aimerais faire des trucs un peu créatifs avec lui mais que quand j’essaie, il s’en fout.

-         * Quand je m’énerve (alors que je sais que ça ne sert à rien) parce qu’il jette tout par terre ou claque les portes  ou met 15 plombes à se coucher et qu’il est déjà bien tard.

-         * Quand ma cuisine la plus élaborée de menu équilibré est : petit pois, carottes et nuggets de poulet suivi de petits suisses et que chez la nounou il a mangé : saumon en papillote et ses petits légumes avec une salade de fruits frais.

Mais parfois, je me dis que je suis quand même assez fidèle à la mère que je veux être quand :

-         * Il m’écoute et comprend mes besoins parce que je m’efforce de respecter les siens depuis qu’il est né.

-        *  A force de faire croire que je suis patiente, je le suis devenue (en tout cas bien plus qu’avant)

-         *  Je me rends compte qu'il a intégré des choses que je lui ai "apprises" sans m'en rendre compte (se laver les dents, ranger, faire attention quand il y a des voitures,...). 

-        *  Je m’énerve quand même fort (parce qu’il a poussé le bouchon un peu trop loin Maurice) et que MisterBB a peur et pleure et que je m’excuse (parce que même les Mamans des fois, c’est pas parfait et ça peut s’excuser ); tout comme je lui demande de s’excuser s’il me fait mal.

Bref, MisterBB a 2 ans et ½ et ça n’est pas toujours simple à gérer, il peut être un ange et l’instant d’après une vraie tornade mais même si parfois, je me demande encore pourquoi je me suis lancée dans cette galère, notre relation unique pleine de rires et d’amour tous les jours (même les jours où c’est ‘chaud’) me conforte dans l’idée que ça aurait été dommage de passer à côté.

Ah ah! Mais non, je plaisante bien sûr!

(J'en ai encore besoin pour garder MisterBB de temps en temps)

Il faut me comprendre, ils lui ont déjà fait découvrir Oui-Oui (et sa voix suraigüe) et là, je l'ai trouvé devant ça:

Ma nièce adorait ça en son temps (il y a 10 ans) mais j'ai toujours trouvé ça pathétique et laid (on dirait des décapsuleurs,non?).

Ils ne parlent pas et font des bruits débiles.

Mes chers beau-parents ne voyaient pas le souci, apparemment, c'est MisterBB qui aurait demandé à voir ça...

Bref, je leur ai dis :"Ici, c'est un autre monde mais ça, ça ne passera pas chez moi!"

Ils ont encore trouvé que j'en faisais trop...

Et moi, je trouve qu'ils en font trop quand ils lui mettent des chaussettes dans ses sandales l'été pour ne pas que quelquechose le pique dans l'herbe, qu'ils lui font du chantage pour prendre son bain ou qu'ils psychotent dés qu'il approche un escalier (alors qu'il a 2 ans et demi et gère très bien les escaliers depuis au moins 1an!).

Bref, 'nous n'avons pas les mêmes valeurs'...

Tant que tout le monde est là pour prendre soin de MisterBB, on va dire que TOUT VA BIEN!