Voilà, la question qui tue.

Et oui, mon ange, mon fils que j’aime, on voudrait que ton père et moi, (qui malgré tout notre amour et notre dévouement pour toi, sommes sur les rotules), te donnions un frère, ou mieux une sœur, pour coller à la famille Ricorée parce que sinon,ça fait pas joli dans le paysage, c’est pas « normal ».On n'est pas normal.

Tu l’entendras sûrement souvent celle-là « c’est pas normal », parce qu’on te demandera si tu as des frères et sœurs et que tu diras « non ».

 Si on te demande si ça te manque, j’espère que tu pourras honnêtement dire « non » et pourquoi pas lui retourner la question « Et toi, t’as des frères et sœurs ? Et ca te fait pas trop chier ? ».

Bon allez, trêve de plaisanterie, ton papa et moi, on a déjà beaucoup réfléchi avant de t’avoir et quand tu es arrivé, tu as plus que comblé notre vie. Nous avons compris ce qu’était l’amour parental et la joie d’élever au jour le jour un enfant, tel que toi. Mais nous le savions Avant (et on était encore loin de la vérité) un enfant, exige beaucoup de ressources (physiques et matérielles). Ca n’est pas un reproche, juste un constat.

Nous avons fait le choix de t’amener sur cette terre, par amour, pour pouvoir partager notre vie avec toi et t’apporter tout ce dont tu as besoin (mais NON tu ne joueras pas avec la tablette pendant 1 heure!!).

Bien sûr que nous pensons à ton bonheur, bien sûr que nous voulons que tu sois le plus équilibré et le plus heureux possible mais sommes-nous obligés de te donner un frère ou une sœur pour cela ?

Tu seras intelligent, mon fils (tu l’es déjà donc je n’ai aucun doute là-dessus>ah non, je te surinvesti trop là, non ?) Bref, tu comprendras par toi-même que tout ce qui pourrait te manquer ou tout ce que tu pourrais imaginer « avec des si » ne seraient qu’illusion et fantasme. Car dans la vie, rien n’est comme on l’attend (et oui, si c’était le cas, ça se saurait).

Ton papa et moi, on pense qu’avoir un enfant, c’est un choix et pas une obligation. En avoir 0, 1,2 ou +, il n’y a rien d’écrit, tant que le couple et la famille arrive à se gérer et à vivre heureux, c’est là tout le principal.

Faire un autre enfant pour toi ? Finalement, c’est ainsi que se pose la question, la vraie question.

Mon esprit torturé et complexe se pose toujours 1000 questions. Je me demande toujours si on fait le bon choix ou pas, si tu nous en voudras ou pas…Mais je voulais te dire que je t’aime, que je ne veux pas me partager, ni partager mon temps (quel temps ? ou ça ?) ou mon amour(maternel) avec d’autres que toi.

En fait, je n’ai pas peur que tu t’ennuies petit, j’ai plutôt peur que cela te manque adulte : pour faire des repas, avoir des neveux et nièces (ou pas d’ailleurs !), avoir quelqu’un qui te soit lié par les liens du sang, autre que nous.

Pour être honnêtes, ton père et moi, on ne trouve pas que les liens du sang soient un gage de quoique ce soit. Nous n’avons pas dans nos têtes l’image de la famille « parfaite » (y en a-t-il une ?). Nous envisageons la vie comme une succession de liens qui se font, se défont, de l’amour qui se crée et qui perdure parce qu’on l’entretient et non parce qu’il est « dû ».

Nous avons nos failles, comme tu auras probablement les tiennes (même si cela me fend le cœur de l’imaginer). Tu en aurais eu de toute manière, peut-être d’autres …

Ca n’est pas simple de trouver le bon équilibre. Seul, puis à 2 puis à 3, on pense que c’est facile mais ce sont des étapes. Notre équilibre se forge à 3 et nous aimerions maintenant, juste profiter de la vie ainsi, sans que l’on vienne nous titiller. Est-ce trop demander ?

Qui peut se targuer d’être sûr de faire les bons choix ?

Le choix d’avoir un 2ème enfant ne devrait-il pas être du seul ressort du couple et non le faire en fonction du 1^er?

 Je sais que je n’ai pas la force, ni l’envie d’un 2^ème et pourtant, j’y pense pour mon fils car on me fait sentir comme une égoïste alors que je ne fais que ça : penser à lui !

J’avoue que je m’y perds.

Cette culpabilisation finit par me toucher et me dérouter alors que je sais que mon choix est réfléchi.

Alors, si un jour vous voulez dire à quelqu’un:« A quand le 2^ème ? », par pitié, ne le faites pas.

Si 2^ème il y a, ils vous le diront quand il sera là et sinon, c’est comme ça !

  Pourquoi tant de personnes n’arrivent pas à accepter qu’un enfant pleure ? Si un garçon pleure c’est une chochotte et si une fille pleure c’est une pleurnicharde…Super tableau !

MisterBB grandit mais quelque chose semble ne pas changer : sa sensibilité.

Il n’aime pas qu’on le bouscule, il n’aime pas qu’on crie, il n’aime pas la brusquerie voire la violence des autres enfants. MisterBB c’est un grand baraqué gentil.

Alors quand ça arrive, dans le meilleur des cas, il fait la moue et s’éloigne (mais tente toujours de revenir à la charge) et dans le pire des cas, il pleure. Parfois aussi, il dit « a peur » pour tout et n’importe quoi(un bruit, une chose).

Et à ce moment là, quand ça n’est pas moi qui le prend en charge, je n’aime pas car, que ça soit MisterPapa ou les grands-parents, TOUS lui disent « Ne pleure pas, ne soit pas une « chochotte » »(en gros) ou « tu n’as pas peur, y a rien ».

CA M’ENERVE !!

Je sais qu’ils ne pensent pas à mal. Je sais qu’ils pensent que c’est pour « son bien », pour qu’il se forge une « carapace ».

Mais moi, je ne pense pas que ça soit la bonne solution de nier ses émotions/le culpabiliser d’avoir ressenti de la peur ou un mal-être. 

Oui, c’est un garçon, et alors ?

Oui je sais que certaines filles sont moins sensibles que lui que ça soit émotionnellement ou physiquement, et alors ?

Je me suis fâchée avec MisterPapa à ce propos car je ne comprends pas pourquoi MisterPapa se braque autant face aux peurs (réelles ou imaginaires) de MisterBB.  D’office, il les nie et essaie de faire « entendre raison » à MisterBB (alors que c’est un papa poule/ superprotecteur). Il voudrait que MisterBB ne pleure jamais et n’aie jamais peur mais ça n'est pas possible! Et ça ne veut pas dire que nous sommes mauvais parents.

Pour moi, quand MisterBB est en pleurs ou qu’il me dit « a peur », j’accueille juste son sentiment et je le garde près de moi en essayant parfois de lui faire en dire + et du coup, de lui-même, il se calme/n’a plus peur. Parfois, il continue avec sa « peur » -même si je suis à peu près sûre que depuis qu’il a compris le concept, il essaie d’en jouer plus qu’il n’a de réelles peurs…

Souvent, ça ne sont que des phases qui passent toutes seules.

Bref, j’essaie de ne pas le critiquer, lui faire la morale ou le juger parce qu’il pleure. S’il pleure, c’est qu’il a besoin de pleurer et puis après, ça va mieux et voilà.

Finalement, ça demande moins d’énergie que d’essayer de lui faire entendre «raison » et puis c’est beaucoup moins ‘agressif’ comme message.

Ca n’est pas parce que MisterBB est un garçon que je dois l’empêcher d’être et de ressentir les choses. Je suis consciente que s’il reste aussi sensible et empathique, il fera certainement partie des « trop gentils » mais je serai fière de lui car je trouve que ce sont malgré tout de grandes qualités.

Et vous, comment gérez-vous la sensibilité de votre enfant ?

Trouvez-vous que c’est notre rôle de les « endurcir » ou doit-on les prendre tels qu’ils sont ? 

Depuis mon plus jeune âge, je suis assez concernée par la Nature.

J’ai vécu à la campagne et j’ai été trimballée par mes parents pour de multiples randonnées à travers les montagnes et les forêts. Mon père m’a appris à observer, écouter et respecter ce qui m’entoure.

 Je trouve que les hommes font vraiment n’importe quoi avec la Terre et qu’ils la considèrent trop comme une propriété privée et non comme une location temporaire de leur cours passage sur Elle.

Bref, j’essaie de prendre soin autant que possible de l’environnement qui m’entoure, à ma petite échelle (même si, je l’avoue, j’ai quelques failles).

J’essaie aussi d’apprendre à MisterBB les régles de bases comme ne pas gâcher l’eau (règle TRES difficile à suivre pour lui) et jeter les choses à la poubelle ou au tri.

Comme pour tout, je ne suis pas extrêmiste car même s’il est clair que les comportements individuels comptent beaucoup, l’impact des politiques et des industriels serait primordial…Enfin, je m’égare.

Bref, voilà un petit bilan de mes côtés écolo et de mes failles (personne n’est parfait).

ECOLO :

-Je ne laisse pas couler l’eau quand je me brosse les dents.

-Je trie depuis que le tri existe.

-Je ne jette jamais rien par terre quand je vais à l’extérieur (et je trouve dégueulasses ceux qui le font car ça n’est pas difficile de jeter les choses chez soi ou dans une poubelle…).

-Je préfère les douches au bain

-J’ai investi dans un laveur vapeur pour ne plus utiliser de produit détergent.

PAS ECOLO :

-Je ne sais pas faire la vaisselle sans utiliser beaucoup d’eau…

je privilégie donc le lave-vaisselle ou mon Homme!

-J’utilise des couches jetables.

-J’aime le côté pratique des lingettes : pour bébé, je les utilise de temps en temps et pour la maison, je les utilise dés que besoin et en intégralité (recto/verso). Je sais que les lingettes c’est le mal mais bon…

-Depuis que j’ai MisterBB, le sèche-linge est mon ami et je l’utilise pour pouvoir retrouver ses vêtements plus rapidement que si je les avais étendus en attendant patiemment qu’ils sèchent. Energivore je sais…

Bilan mitigé donc.

Et vous, écolo ou pas ?

Votre bilan ?

  Il y a 1 an, je trouvais que partir en vacances sans bébé, c’était NO WAY, impensable, j’étais ‘à fond dedans’, un peu/beaucoup fusionnelle, je le trouvais trop petit.

Puis peu à peu, j’ai commencé à le laisser un peu : quelques jours, quelques nuits pour pouvoir récupérer, partager du temps avec MisterPapa. Bien sûr, il me manquait (oui, même si ça peut paraître court, impossible quand même d’enlever le manque) mais pouvoir avoir du temps pour moi est un luxe que j’apprécie toujours à sa juste valeur maintenant.

Et cet été, c’est le grand saut, nous partons sans MisterBB, pour 10 JOURS…

Oui, je sais c’est ENORME.

Nous partons en Corse et les nombreux soucis logistiques + le besoin de se ressourcer nous on fait prendre cette grande décision dans un mélange d’euphorie et de crainte (surtout pour moi car MisterPapa est plus confiant et enthousiaste à l’idée d’avoir du ‘répit’) :

Pendant 10 longs jours, MisterBB ira chez papy-mamy et nous, nous pourrons faire tout ce qu’on veut, sans impératif ! Ca fait 3 ans que ça ne nous est pas arrivé (j’ai été arrêtée pendant ma grossesse) donc ça n’en sera que plus précieux.

Je suis déjà en train d’envisager comment faire pour que le temps ne lui paraisse pas trop long, à réfléchir à ce qui sera le mieux, si je dois l’appeler tous les jours ou pas…

Dans les faits, je pense que MisterBB (qui aura 28 mois, presque 2 ans ½) va plutôt bien s’adapter et que c’est pour moi que la séparation va être la plus dure ! Je vais peut-être me faire un semainier, tiens !

Je ne sais pas trop comment gérer en amont :

*Dois-je lui dire maintenant, ou attendre quelques semaines avant, voire la semaine d’avant seulement ?

*Faut-il l'appeler tous les jours ou seulement de temps en temps? 

*Lui faire une petite vidéo de nous qu’il puisse regarder avec papy-mamy,est-ce une bonne idée ?(cela combinerait son côté geek et son besoin de nous voir) Mais cela ne va-t-il pas ‘remuer le couteau’ dans la plaie ?

*Lui faire un petit semainier de 10 jours avec la visualisation des 10 dodos, me semblait aussi être une bonne idée, qu’en pensez-vous ?

Bref, vous l'aurez compris, j'ai besoin de faire quelquechose pour pouvoir envisager ce voyage sans bébé sereinement.

Avez-vous des suggestions ou des idées ?

Avez-vous déjà laissé votre enfant et comment ça c’est passé ?

Je serais heureuse d'avoir vos conseils et retour d'expériences